Premier apéro Tweet sur l'économie positive avec Jacques Attali - La Gaîté lyrique - Avril 2013
La reconnaissance au travail, une clé décisive pour sortir des crises économique et sociétale
LE CERCLE. Est-elle garante d'une meilleure productivité et par extension d'une baisse du chômage ? Ou est-elle aussi une grille de lecture pour penser autrement l'économie et le sociétal ?
Christophe Laval, expert RH unanimement reconnu, a écrit un ouvrage qui a suscité et suscite encore un engouement énorme intitulé "Plaidoyer pour la reconnaissance au travail - La puissance de la reconnaissance non monétaire".
Après avoir occupé des postes de direction RH et de direction générale dans des groupes internationaux (Schlumberger, Quaker Oats, Yoplait, Compass Group), Christophe Laval a dirigé Entreprise&Personnel, réseau de 150 entreprises sur le management des RH.
Diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris et licencié en Droit de l'Université Paris I, il est le Président Fondateur de VPHR, cabinet international dédié à la reconnaissance au travail. Premier Européen à avoir obtenu la certification délivrée par Recognition Professionals International (États-Unis), il est également habilité « formateur de formateurs en reconnaissance au travail » par la CGSST de l'Université Laval (Québec). Il a, en juillet 2011, intégré le Conseil d'administration de Rideau Recognition Solutions (Canada).
Qu'est ce que la reconnaissance non monétaire au travail
Pour en savoir plus, le site de Christophe Laval nous offre de véritables sésames Voici ainsi quatre extraits publics de son ouvrage riches d'enseignements et mis en ligne sur son site officiel :
"J’ai acquis, depuis plusieurs années, l’intime et profonde conviction que la reconnaissance au travail est un élément clé de l’identité et de la santé des personnes ainsi que de la croissance, de la transformation et de la performance économique des organisations."
"Les Américains ont la réputation mondiale d’être les champions de la reconnaissance au travail, mais combien de fois n’a-t-on pas pas entendu "ça marche dans la culture américaine mais ça ne peut pas marcher chez nous"?
"Les DRH doivent désormais trouver des alternatives à la rémunération qui n’est pas, et de très loin, le premier levier de motivation surtout dans un environnement d’inflation contenue".
"C'est une évidence qu'il convient néanmoins de rappeler : la mise en place d'une politique de reconnaissance ne peut être couronnée de succès que si l'équipe dirigeante l'affiche comme une priorité".
Alors que les baromètres des climats sociaux virent au rouge toujours plus partout et que la France est devenue la triste championne du stress au travail - lire à ce sujet le récent article paru le 19 Mai 2013 dans le quotidien Le Monde, la reconnaissance au travail est plébiscitée quasi à l'unanimité par les salariés qui souffrent quotidiennement de deux maux récurrents, se disputant l'un l'autre la triste première place : la surcharge au travail et la non reconnaissance au travail.
Loin d'être un outil bisounours, la reconnaissance au travail est un nouveau paradigme managérial et constitue de facto un puissant levier pour rebooster le moral en berne des équipes profondément démotivées. Christophe Laval insiste et précise même que "nous sommes très loin de la psychologie et en plein coeur de préoccupations du business". Je vous invite vivement à lire également l'entretien avec Christophe Laval publié sur l'excellent blog en aparté.
La reconnaissance non monétaire au travail peut-elle nous sortir des crises ?
1. Est-elle garante d'une meilleure productivité et par extension d'une baisse du chômage ?
2. Ou est-elle une grille de lecture pour penser autrement l'entreprise, l'économie et le sociétal ?
Deux questions. Deux points de vue. Ou un(e) seul(e) convergent(e). D'où sans doute sa puissance et son utilité, d'autant plus salvatrices aujourd'hui où la démotivation des salariés et son cortège catastrophique de conséquences tant économiques que sociales est un dossier qui préoccupe à l'unanimité les dirigeants, les DRH, les managers et les salariés. Tous les experts RH se penchent aussi sur cette question. Ces derniers, moi y compris, tentent soit d'apporter des recettes réchauffées de/à courte vue, soit ils innovent. Et ce, avec un recul nécessaire conjugué à une expérience terrain qui leur permettent d'être non seulement légitimes et crédibles mais surtout efficaces.
La reconnaissance au travail est un concept pragmatique particulièrement innovant et efficient
Pourtant, force est de constater que "la reconnaissance ne fait pas encore partie de l'ADN des entreprises". La culture du contrôle et de la sanction prédomine encore. Et la crise aidant, les salaires ne vont pas augmenter. Exit le pilier pécunier. Quelle alternative alors ? Le moment est-il venu de revoir nos pratiques managériales ? La reconnaissance au travail est sans aucun doute pour beaucoup synonyme de perte de temps. Oh non ! vous dites-vous. Encore du temps à accorder, encore et toujours, à ses équipes ou avec ses collègues alors que reportings, réunions, urgences ou priorités sont devenus votre lot quotidien. Comment faire ?
Lorsque l'on sait les impacts bénéfiques assurés tant pour le climat social de son entreprise, direction ou service, que pour la productivité qui en découle, et au bout du tunnel une courbe du chômage qui s'inverse, il semble crucial de voir d'un peu plus près cette pratique managériale, qui entre nous, n'est pas nouvelle. Ce qui est profondément nouveau, c'est de s'apercevoir à quel point cette politique managériale place son curseur innovant sur l'échiquier du monde (professionnel) en étant profondément en phase avec notre époque.
Tout sauf un effet de mode
Je crois profondément que nous assisterons à court ou moyen terme à une révolution culturelle dans le monde des pratiques managériales car cette évolution de pratiques est attendue partout et par tous. En sourdine ou consciemment. Pourquoi ? Parce que chacun(e), où qu'il/elle se situe dans la hiérarchie, ou dans les sphères d'influence, en ressort gagnant(e). C'est un sacré scoop.
L'ANDRHDT, Association Nationale des Directeurs des RH des Territoires, a bien joué son rôle. Elle a fait appel à Christophe Laval pour animer et proposer une formation intitulée : "Intégrer la reconnaissance non monétaire dans votre plan prévention du stress au travail". Cette formation s'est déroulée à Paris le mardi 9 mars 2010. Suivie par beaucoup d'autres aujourd'hui au sein de multiples institutions de renom tous secteurs confondus telles que le groupe La Poste, France Télévisions, Thalès, Edf, L'armée de l'air, Carrefour, Le Conseil de l'Europe etc, et encore davantage demain.
Nul étonnement devant le succès des idées de Christophe Laval, ni appréhension face à un effet ascenseur lié à un éventuel air du temps dont il pourrait bénéficier actuellement. Je suis convaincue que la voie ainsi ouverte est à suivre. Fermement. Car prometteuse. Et tout sauf utopiste. Je ne pense pas avoir eu du flair avant d'autres en ayant repéré dès 2009 cet expert RH. Je suis davantage une professionnelle qui a fait miennes ces idées avancées car correspondant en tout point de vue à mes 20 années de retour d'expériences professionnelles, témoignages reçus, observations participantes sur le terrain, lectures, rencontres physiques, intellectuelles ou artistiques.
Oui, je crois en cette voie qui s'inscrit d'ailleurs totalement dans la vision et les perspectives fructueuses de l'économie positive lancée par l'économiste Jacques Attali et LH Forum. Si ces idées étaient détournées par impératif stratégique de haute sphère, les rendant par là -même totalement vidées de leur sens et impact, devenant alors absolument inefficaces, ou si elles étaient mal interprétées car étiquetées par trop utopistes, ou encore répondant à un énième effet de mode et donc lassant les pôles de décision; alors rien n'aura été compris.
Et le devenir de l'organisation sera réduit à un sur-place sclérosant, inerte, amorphe. La crise sociale et non que financière, toutes deux omniprésentes, ne feront que s'amplifier. Tout est sous tension. Les indicateurs sont au rouge partout. La masse est à bout. Il y a urgence. Et tout le monde le sait. Et le ressent.
L'avenir de l'organisation passe par une indispensable articulation entre le collectif et l'individuel, bien distincts par ailleurs, pouvant, et se devant même d'avoir des intérêts et objectifs convergents. Christophe Laval, et moi avec beaucoup d'autres, savons que le pilier pécunier ne suffit plus, et que le pilier reconnaissance informelle = soyons +, donnons +, recevons +, partageons + pour faire + ensemble, et être mieux et + chacun(e) est une des voies à privilégier tant pour les entreprises que les salariés, tant pour l'économie que le sociétal.
Pensons enfin humanisme pragmatique
Et n'ayons pas peur du terme humanisme, connoté pour certains, et de ses conséquences. Pourquoi ? Car nous avons toutes et tous à y gagner où que l'on se trouve. Et surtout, car nous sommes tous dans le même bateau, les marchés capitalistiques affolants et affolés y compris.
Ces derniers sont en effet aujourd'hui au bord du non retour. Ils redoutent, et plus qu'à raison, l'effet boomerang populaire international face à leurs emballements frénétiques déboussolés, leurs appétits insatiables compulsifs, leurs abus intolérables et insupportables que rejettent en bloc officiellement 99% de la population mondiale.
Les réflexions de Christophe Laval et pour un nombre sans cesse grandissant de dirigeants, DRH, managers, salariés, individus, coachs et experts, sont pionnières pour nous permettre de sortir du fameux cercle vicieux crise - climat social déplorable - solutions proposées jadis sans réel impact.
Osons faire des ressources humaines de nos entreprises, non un fardeau, mais une force de levier profondément puissante et génératrice tant au niveau de la productivité que du bien-être de nos équipes. Osons réconcilier enfin être et avoir. La mécanique se mettra en place progressivement ou rapidement, c'est selon, mais elle se doit d'être sans tarder sous peine d'un clash multipolaire imminent.
Osons maintenant. Car demain, il sera trop tard. Car demain commence aujourd'hui. Innover, c'est solutionner efficacement ce qui semble être insurmontable. Accompagner le changement, c'est maintenant.
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