Les gens



Ce jour là, je vadrouille dans mon quartier nonchalamment. Une bonne rasade de pluie a mouillé la ville. Comme toujours, cette eau venue des nuages trop lourds donne une sublime lumière au bitume qui reflète alors encore mieux l’urbain. Je suis excitée.

Je veux capter cette ambiance. Je prends alors ce cliché, accoudée sur une table de bistrot haute, mon pied gauche s’appuyant fermement sur la laisse de mon chien, afin d’avoir toute la latitude pour cadrer. Je ne me lasse pas de regarder cette photographie.

La lumière naturelle comme l’angle de vue choisi met singulièrement en valeur les badauds qui vont et viennent. Notre société n’est certes pas facile à vivre pour beaucoup, du moins encore pour le moment. Mais les gens s’arrangent pour profiter de leurs instants. Parfois, voire de plus en plus, ils contournent les règles car devenues par trop toxiques.

Quel message ici ?

Je donne la parole au grand photographe humaniste Willy Ronis qui a dit :

Je ne crois pas en la perfectibilité de l’homme, non, mais il y a suffisamment de braves gens pour que l’on n’ait pas à désespérer. Je veux croire que les hommes seront assez sages pour organiser la société afin qu’elle fasse le moins de mal possible. J’écoute la radio, je vote, je me mets parfois en colère.

Je reste toujours lucide sur le passé récent de la France, peu glorieux, où le peuple était devenu majoritairement collabo, je reste vigilant. La paix et la démocratie même illusoire sont sans prix dans notre pays, modèle laïc exceptionnel que le monde entier nous envie, et pays devenant la cible de puissances étrangères pour mieux l'anéantir en externe comme en interne. Plus jamais ça !


Willy Ronis a tout dit.

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