Vers là-bas - Arcachon - Juin 2012
L'Individualisme Alter est un courant sociétal souterrain
Il s'agit avant tout d'individualité, d’altérité et de respect mutuel. Et par là-même, autant d'écoute que d'émission d'informations qui ne peuvent qu'être subjectives mais avec le souci d'entendre les autres subjectivités. Ce mouvement sociologique éclot en sourdine depuis quelques années déjà et s'installe progressivement avec la crise socio économique, elle-même alimentant ces solidarités provoquées et par trop méconnues.
... qui engendrera un management humain d'ici 2020
Un dialogue basé sur une communication non violente est attendu et plébiscité par la masse comme l'élite dite ouverte et va devenir indispensable. Il ne s'agit pas de costumes déshumanisés qui se côtoient au travail et qui coopèrent ensemble. Il s'agit de personnes. Par subjectivité, il ne s'agit pas de subir des débordements de personnalités. Personne ne pourrait s'y retrouver dans une entreprise dite anarchique ou sans pilotage. L'utilité de règles collectives justes constituent des repères structurants tant individuels que collectifs. Ces règles collectives justes quand elles existent, en apparence du moins, sont pourtant par trop souvent détournées dans les faits, par des comportements rencontrés quasi partout.
Pour illustration, citons deux exemples les plus toxiques de tels comportements souvent tolérés en entreprise, à tort et pour le plus grand tort :
1. Il existe, et souvent chez les responsables hiérarchiques, des attitudes dites "déversoir ou poubelle" qui sont d'une agressivité masquée ou visible, consécutives sans doute entre autres d'un besoin de domination sur autrui très toxique, et ce, par crainte principale d'être étouffées et qui causent beaucoup de dégâts au sein de leurs équipes.
Ces dernières peuvent alors se muer en une cohorte de professionnels par trop soumis, démotivés, effrayés, les vidant alors de leurs compétences ou à l'inverse, devenir des professionnels "courageux" qui osent critiquer, et ce, légitimement, ces "figures d'autorité".
Des managers pourront se retrouver dans ce portrait type et leurs responsables hiérarchiques se doivent alors de savoir et pouvoir les recadrer afin de veiller au grain pour le bien-être de leurs équipes.
2. Il existe aussi, et souvent en réaction, des attitudes "par trop soumises_effrayées" car n'ayant pas dépassé des névroses liées à des carences affectives infantiles qui, non conscientisées, les rendent alors par trop malléables, car blessées et cherchant d’abord un père ou une mère de substitution chez leur n+1, les rendant par là-même d’autant plus improductives. Par subjectivité, qu'entend on ? Chacun(e) a une identité singulière, des compétences en savoir, savoir faire et savoir être, différentes et uniques chez tous. Il sera crucial de savoir et pouvoir les reconnaître afin de les mutualiser pour le bien de chacun(e) comme de la vie en équipe, ce qui engendrera alors un climat social d'autant plus productif.
Souvent, les règles collectives en entreprise ne sont pas toutes justes, ou appliquées et vécues justement - cf les deux attitudes décrites ci-dessus - ; ce qui provoque les climats sociaux désastreux constatés aujourd'hui quasi partout.
Vaut-il mieux faire l'apologie du respect de l'altérité plutôt que celui de l'Individualisme Alter ?
Oui et non. Par simple respect de l'altérité, on laisse le champ libre à ceux ou celles qui ont des individualités soit "poubelle" soit "soumises". Avec les dégâts que l'on connait et que l'on constate de plus en plus, notamment en regardant les baromètres au rouge des climats sociaux. Par Individualisme Alter, on permet l'émergence d'un nouveau management à visage humain où chacun(e), salarié ou responsable, s'affirme dans son individualité non débordante et "épanouissante" avec un vrai souci d'altérité. Restons lucides et pragmatiques : le chemin à faire pour y parvenir est colossal mais beaucoup ont conscience qu'ici se trouve une vraie réponse. Je suis convaincue qu'elle sera bénéfique pour tous les acteurs impactés et qu'elle représente une piste à suivre pour résoudre la priorité majeure des dirigeants et des DRH : la démotivation générale.
Une citation du Dr Reinhold Niebuhr retiendra l'attention de tout lecteur : "Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux changer, et la sagesse de savoir faire la différence". Entre la fatalité des choses que l'on croit ne pas pouvoir changer et le courage serein de pouvoir les changer, il y a l'audace. La lucidité. Et le courage. Serons nous assez audacieux, lucides et courageux pour entendre cette voix et voie? A chacun(e) de voir. Et de bien voir. Autant que possible. Un adage ancestral peut offrir une guidance salutaire : "Qui veut, peut".
Commentaires
Enregistrer un commentaire