Zoom sur Constant Calvo : "Les Femmes et la Génération Y Piliers du Développement Durable et de la RSE"
DVD Collector : dream or reality ? Choice & tell itself.
De nombreux confrères excellent dans leur expertise et publient régulièrement des contenus éditoriaux particulièrement innovants voire visionnaires. Ici, j'ai choisi de poster avec son accord le dernier article de Constant Calvo, professionnel hors pair et pionnier de la RSE. Il dirige le cabinet Adhère RH et conduit avec son équipe des missions à la pointe des priorités et de l'actualité RH.
Il nous parle ici de conduite du changement et pas n'importe lequel, le seul qui fera naître un jour nouveau pour tous, au quotidien comme au travail. Mais surtout, il nous explique avec brio quels groupes seront les locomotives, et surprise ou non, ce sont les femmes et les 25-35 ans les pièces maîtresses de ce train attendu partout.
Pourquoi elles ? Pourquoi eux ? Quels sont leurs intérêts et motivations ? Sur quelles valeurs innovantes s'appuient-ils tous de concert ? Les réponses dans cet article phare, à diffuser au plus grand nombre. En ce 6 Novembre 2012, date de l'élection présidentielle américaine, Barack Obama incarne politiquement le même élan visionnaire. Clin d'oeil donc ici également aux électeurs des USA qui sont de plus en plus nombreux à lire mon blog : many thanks everybody ! Change the life & choice the Best One who incarned and incarns so well the New American Dream.
Les Femmes et la Génération Y Piliers du Développement Durable et de la RSE
Les forces motrices de la conduite du changement en faveur du développement durable et de la RSE sont à l’œuvre, et les historiens qui se pencheront sur la forte pénétration dans la société des idées visant à favoriser l’émergence d’une conscience nouvelle et d’un comportement responsable, remarqueront peut-être que les femmes et la génération Y ont été dans ce processus des acteurs majeurs.
Dans ce combat – car c’en est un – les uns comme les autres ont il est vrai plus d’une raison, en particulier en période crise, de s’engager dans la voie du développement durable et de la RSE qu’ils espèrent salvatrice. Ne sont-ils pas parmi les premières victimes d’un modèle de croissance économique qui a montré ses limites tant en termes d’équité sociale que de maîtrise des ressources naturelles, de protection de l’environnement, et de sauvegarde de la biodiversité ?
Tant de travaux de recherche ont été consacrés à la génération Y, qu’on oublie qu’elle se caractérise d’abord par sa situation de précarité : Difficultés à trouver un emploi, marché de l’emploi atone, stages à répétition, salaire médiocre, peur du déclassement social, elle est habitée par la peur sinon la certitude que son niveau de vie sera inférieur à celui de leurs aînés. Si l’on veut noircir davantage ce tableau, on dira que des études montrent que ces derniers ont une perception négative de la génération Y, la majorité les juge individualistes, moins efficaces, motivés, enthousiastes, et polyvalents qu’ils ne le sont (Enquête réalisée pour le Cesi en partenariat avec le Figaro et BFM).
D’autres études indiquent que les seniors pour leur part leur reprochent de n’être pas attachés aux valeurs de l’entreprise et, encore moins, d’éprouver vis-à-vis d’elle un quelconque sentiment d’appartenance. A ces critiques la génération Y répond que les modes de management de l’entreprise sont obsolètes, et que leur absence supposée de valeurs et leur manque de sentiment d’appartenance n’expriment rien d’autre qu’un renversement de perspective et que l’adoption d’une attitude différente. Comme premier objectif de vie, ils revendiquent, contrairement à leurs aînés et leurs parents, non pas la recherche de l’indépendance financière, mais l’équilibre vie privée-vie professionnelle et la possibilité de « vivre pleinement leur vie ». (Enquête réalisée auprès de 1011 jeunes de 64 nationalités différentes, par le groupe d’audit et de conseil Mazaars en partenariat avec l’association WoMen’Up).
Les femmes ne sont pas mieux loties. Les inégalités entre les hommes et les femmes dans l’entreprise sont flagrantes. La longue route pour l’égalité professionnelle et la parité hommes femmes est un combat sans fin, où la moindre victoire est aussitôt contestée, la moindre avancée législative aussitôt remise à plus tard. Le statu quo règne en majesté. Le concept de « plafond de verre » est trop souvent galvaudé, au point d’être vidé de son sens et sa substance; instrumentalisé, il surgit à des fins rhétoriques, de manière opportune et opportuniste, dans des discours qui le réduisent à sa plus simple expression. La société et les organisations sont des systèmes fermés – d’exclusion – qui tendent à s’auto-reproduire à l’identique, en vertu des mêmes schémas de pouvoir et d’autorité qui génèrent les mêmes processus inégalitaires.
Dans ce contexte, on n’est pas tout à fait surpris de constater qu’il existe, de facto, entre les femmes et la génération Y une convergence d’intérêts, et ce d’autant moins que selon l’enquête Mazaars & WoMen’up « la génération Y est dans sa globalité interpellée par la question de l’égalité de genre ». Même si l’on considère que cette affirmation est logiquement plus présente chez les étudiantes que les étudiants, il n’en reste pas moins qu’on dispose d’un indicateur supplémentaire sur une convergence d’intérêts entre les deux parties, laquelle au vu des enjeux tant personnels que collectifs semble de plus en plus prendre l’allure d’une alliance stratégique.
Fortement engagés et impliqués dans les réseaux sociaux et le développement durable, les femmes et la génération Y bousculent les habitudes et l’ordre établi. Ils ont entre autres pour valeurs communes la solidarité et l’action en faveur du changement.
On dit les femmes plus inquiètes que les hommes sur l’avenir de la planète et plus préoccupées par les questions environnementales. Selon une étude de l’Ademe l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, alors que les hommes semblent plus préoccupés et intéressés par les aspects techniques et financiers du développement durable, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à penser que « les modifications de comportements peuvent contribuer à résoudre les problèmes environnementaux ». Pour Hélène Delebois, de R3D3, Rencontres Régionales de Responsables et Décideurs pour un Développement Durable, c’est d’abord une question de conviction : « Les hommes qui travaillent dans le développement durable sont parfois arrivés là par hasard, ça s’est imposé à eux, et ils suivent. Alors que dans les parcours féminins, ce sont davantage les valeurs qui motivent le choix d’une activité en lien avec le développement durable. ».
Une enquête TNS Sofres, réalisée en 2008 pour l’hebdomadaire Femme actuelle, révélait que 91% d’entre elles « affirment faire des efforts au quotidien pour réduire leur impact sur l’environnement, comme le tri des déchets (94 % d’entre elles le pratiqueraient). C’est souvent elles qui initient le ménage aux produits biologiques et plus écologiques. D’ailleurs ces produits sont souvent développés pour les femmes, et le marché des textiles et des cosmétiques bio est en plein boom, avec une croissance de 30 à 40% chaque année. »
En marge du Sommet Mondial de Johannesbourg en 2002, l’ONU a fait une déclaration dans laquelle on peut notamment lire : « Les femmes et les hommes ne vivent pas les défis d’aujourd’hui de la même façon, qu’il s’agisse de la dégradation de l’environnement, des menaces à l’encontre de la biodiversité ou des conflits violents. » De fait, au niveau mondial, on estime que les femmes forment 70 % des pauvres, possèdent moins de 2 % des terres, et reçoivent moins de 5 % des prêts bancaires. Or, on compte en moyenne 16 % de femmes parlementaires et moins de 10 % de chefs d’Etat et de gouvernement. D’aucuns affirment sans détour que le cumul de ces inégalités – d’ordre politique et économique – est un obstacle au développement humain durable et équitable.
Les femmes se mobilisent et s’organisent partout dans le monde, l’empowerment – la prise en charge de l’individu par lui-même, de sa destinée économique, professionnelle, familiale et sociale (Wikipédia) – s’accélère.
Des clubs et des réseaux de femmes centrés sur les enjeux du développement durable, telle que l’association Femmes & Développement Durable (FDD) réseau d’échanges professionnels, de partage d’expériences et de bonnes pratiques, se multiplient.
De nombreuses organisations internationales conjuguent développement durable et lutte pour les droits des femmes. Le Monde Selon les Femmes, ONG féministe active dans le monde du développement, de l’éducation permanente, de la recherche action et des mouvements sociaux, œuvre pour « une vision d’un monde où l’on aurait transformé les rapports de domination entre les femmes et les hommes et entre le Nord et le Sud en relations construites sur l’égalité et la solidarité. » Elle affirme reconnaître « l’interdépendance des sociétés et l’enrichissement mutuel. »
L’OCDE mène une longue réflexion sur le développement durable et l’incidence de la prise en compte du genre sur ses trois piliers, économique, environnemental et social. Elle déclare que « bien que les femmes constituent la moitié de l’humanité, leur capital humain est sous-évalué dans le monde entier », et « propose de mieux utiliser la population féminine mondiale afin d’augmenter la croissance économique, réduire la pauvreté, améliorer le bien-être et contribuer à assurer le développement durable dans tous les pays. »
Pour toutes ces raisons, et tant d’autres, les jeunes de la génération Y sont bien inspirés d’accompagner, prolonger, et soutenir l’action des femmes. Car il est probable que c’est dans le sillage de ces femmes accédant aux responsabilités dans tous les domaines de la société, au niveau local, régional, et international, que reposent les meilleures chances de voir leurs aspirations se réaliser.
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