Délinquance : le facteur culturel et non ethnique est mis en évidence par le sociologue Hugues Lagrange. C’est un livre qui a suscité au départ de malveillantes interprétations et des récupérations politiques xénophobes. Les partisans de Marine la Truie, de Sarko 1er et de Zemmour, tous les trois, petits polémistes cultivés, talentueux et d'autant plus dangereux car guidés par de l'inhumain, à savoir l'ignorance, le rejet, la haine et l'intolérance; s’en frottaient déjà les mains...et à tort.

Basma, petite mutine au sourire - 14ème  - Octobre 2008


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Délinquance : le facteur culturel et non ethnique mis en évidence par un sociologue.

par Douglas Barr  vendredi 17 septembre 2010

C’est le livre dont tout le monde commence à parler. Un coup de tonnerre dans l’univers du politiquement correct. Les partisans de Zemmour s’en frottent déjà les mains... peut-être à tort.

Le sociologue Hugues Lagrange publie "Le Déni des cultures". Un livre qui semble briser un tabou. Selon lui, le taux de délinquance varie en fonction de l’origine culturelle : ainsi, dans un même milieu social, la délinquance est beaucoup plus forte chez les Noirs d’origine sahélienne que chez les autres groupes. Suivent les Maghrébins, les Noirs hors Sahel et les Turcs. Les Européens et les Français (de souche) connaissent un taux de délinquance nettement plus bas.

 
Présentation de l’ouvrage sur Wikipédia : "Hugues Lagrange part du constat statistique qu’il y a, parmi les « mis en cause » dans les procès-verbaux de police judiciaire (antérieurement à toute décision judiciaire donc, sachant qu’une personne suspectée est présumée innocente), une surreprésentation de jeunes personnes issues de l’Afrique sahélienne, pour ensuite chercher les causes de ce phénomène. En plus de l’influence de l’origine sociale, il estime que des différences culturelles (mais pas ethniques) expliquent cette situation. Selon lui, les familles de ces jeunes « mis en cause » sont en difficulté financière, sans formation et avec une appréhension très limitée de la culture du pays d’accueil, ce qui affecte les jeunes à travers leur socialisation familiale."

Les émeutes de 2005 ont fourni le point de départ de ses réflexions. Et le 7 juin 2006, le sociologue pouvait déjà déclarerau Monde : "Pendant les émeutes, beaucoup d’observateurs ont signalé que les jeunes Noirs étaient aussi nombreux que les jeunes Maghrébins. Cela traduit, en réalité, une surreprésentation, dans la mesure où les premiers sont quatre fois moins nombreux sur le territoire. Il ne s’agit pas d’un problème de couleur de peau mais des conditions dans lesquelles s’opère l’éducation de ces jeunes."

Dans L’Express, Lagrange décrit aujourd’hui les difficultés que rencontre dans la société française un enfant originaire du Mali : "un enfant pauvre d’origine malienne a plus de risques de décrocher que les autres au primaire, par exemple. Certainement pas parce qu’il est noir, ni musulman, ni moins doué. Mais parce qu’il s’est construit autour de valeurs familiales bancales, que la plupart de ses voisins "de souche" ignorent. "Dans les familles subsahariennes arrivées récemment en France, près de 30% des hommes mariés sont polygames", constate sobrement le spécialiste. Les femmes sont aussi jusqu’à quinze ans plus jeunes que leur mari et ont chacune, en moyenne, entre 6 et 7 enfants. Lesquels sont, culturellement encore, généralement livrés à eux-mêmes avant d’avoir atteint l’âge de trois ans... Autant dire qu’ils entrent à l’école de la République désarmés. Faute d’encadrement spécifique, ils en sortiront détruits."

Dans France Soir, il poursuit son analyse : "Dans les familles d’Afrique sahélienne, les fratries sont plus grandes (entre six et sept enfants) et l’écart entre les époux est plus important (le père étant souvent plus âgé). Or avec une fratrie plus étroite, comme dans les familles d’origine du golfe de Guinée, de meilleurs résultats scolaires sont associés. Avec un père plus vieux, ces familles souffrent aussi - à l’opposé de ce que l’on entend souvent - non pas d’un grand manque d’autorité mais d’autoritarisme patriarcal très fort. Les structures familiales autoritaires sont plus fortes s’il existe un grand écart d’âge dans le couple parental.Alors qu’au Mali, l’éducation est faite par le groupe et la collectivité, la femme est donc entourée de ses frères et de ses parents, elle subit moins de discriminations au sein de la famille et le père n’a pas besoin d’assoir autant son autorité. Or en France, l’adaptation de ces familles venues du Sahel fait que souvent ces jeunes femmes sont recluses chez elles avec moins de famille à leurs côtés et ne travaillent pas. Ce qui élève peu de sentiments de fierté chez leurs enfants. Seulement, l’une des conditions la plus répandue pour une réussite scolaire passe par le niveau culturel de la mère."

Le journal de France 2 a rendu compte de la sortie du livre du sociologue et du débat qu’il ne va pas manquer d’ouvrir. Le reportage offre les réactions de Dominique Sopo (SOS Racisme), Patrick Lozès (CRAN), Manuel Valls (PS) et Eric Raoult (UMP).

Sur Public Sénat, Hugues Lagrange a été directement interviewé et a pu préciser la manière dont il convenait de comprendre son travail, propice aux récupérations politiques.
A partir de la 20e minute dans la vidéo ci-dessous.

Le sociologue Hugues Lagrange, directeur de recherche au CNRS, professeur de l’Institut des Sciences politiques, et politiquement proche des Verts, refuse en effet toute récupération de la part du gouvernement ou de l’extrême droite. Ainsi s’est-il insurgé contre les propos d’Eric Zemmour qui avait déclaré le 6 mars sur Canal Plus que "la plupart des trafiquants sont noirs et arabes". "C’est justement cette équation que je voudrais briser. Dès qu’on abandonne la langue de bois, on veut me rabattre sur une position qui dirait les noirs et les arabes sont des délinquants. C’est de la connerie", s’indigne-t-il.

Dans France Soir, il affirme qu’il faut éviter les généralités, comme celle qu’a pu pratiquer Zemmour : "Le terme « Noirs » apparaît comme une population unifiée. Mais en réalité il s’agit d’une notion trop globale. Parmi les familles d’origine africaine, les inconduites scolaires ou judiciaires des adolescents varient par exemple entre les migrants d’origine des pays du golfe de Guinée (Congo, Côte d’Ivoire, Togo, Bénin..., ndlr) et ceux originaires des pays du Sahel (Sénégal, Mali, Mauritanie...)."

Il faut dire que son discours se rapproche - au moins en apparence - du constat fait initialement par le FN d’un lien entre immigration et délinquance.


Amalgame simpliste popularisé ces dernières années par Eric Zemmour ("la plupart des délinquants sont noirs et arabes")


Amalgame repris récemment par le gouvernement et Nicolas Sarkozy en personne lors du discours de Grenoble.

Jusqu’ici, la plupart des sociologues privilégiaient une approche socio-économique dans la problématique de l’immigration. Ces derniers mois, cependant, des élus de terrain avaient mis les pieds dans le plat et pointé le rôle privilégié de la culture dans les problèmes de délinquance, à l’image du maire UMP de Montfermeil Xavier Lemoine.


Malika Sorel, membre du Haut Conseil à l’Intégration, a également souvent tissé un lien entre culture et délinquance, et plus généralement entre la culture de l’immigré (à fonctionnement tribal) et sa difficulté d’intégration (dans la société occidentale qui valorise la liberté individuelle).


A gauche, on avait tendance à nier, ou à minimiser le lien entre délinquance et immigration (avec les problèmes culturels associés). Ainsi Fadela Amara déclarait récemment : "Il n’y a pas de lien entre immigration et insécurité".
Un avis qui n’est pas partagé par Malek Boutih (PS), ancien président de SOS Racisme qui aujourd’hui accuse même la gauche d’avoir abandonné les immigrés en les déresponsabilisant.


Si Hugues Lagrange et ses opposants de droite (Zemmour & Co) se rejoignent finalement à peu près sur le constat, leurs solutions divergent.

Ainsi, le sociologue ne propose pas le ralentissement de l’immigration (extra-européenne), mais une meilleure prise en compte des différences pour faciliter l’intégration dans une société pluri-culturelle. 

Selon lui, il faut une "politique publique attentive aux différences culturelles" capable de "lutter contre les discriminations dans tous les domaines" : emploi, logement, représentation dans la vie sociale.

Malika Sorel, elle, prône plus radicalement une réforme du code de la nationalité (qui réduira l’immigration) pour faciliter l’intégration des immigrés déjà présents. Selon elle, les immigrés ne peuvent pas s’intégrer s’ils subissent la pression de leur groupe social d’origine, ce qu’elle synthétise dans cette formule : "L’immigration nuit à l’intégration".
Lagrange dénonce aussi fermement la ghettoïsation de certains quartiers, la ségrégation urbaine aggravée par l’absence de mixité sociale et ethnique, qui pourrait pourtant favoriser, selon lui, une intégration progressive :

 "Nos comportements quotidiens manifestent que nous ne voulons pas partager les mêmes quartiers, être soignés dans les mêmes dispensaires, envoyer nos enfants dans les mêmes écoles que ces « gens-là »", écrit-il dans son livre.

Dans son interview au Monde, il lance : "Ce qui pose problème, ce n’est pas que l’on accueille autant d’immigrés mais qu’on les accueille aussi mal, qu’on les mette à part dans des quartiers. Je n’ai pas une position essentialiste qui reviendrait à dire que l’on ne peut pas modifier les comportements parce qu’ils relèvent d’un facteur culturel."

A cela, Zemmour a déjà répondu que les Français ne voulaient pas vivre avec des immigrés aux moeurs trop différentes des leurs, et fuyaient les lieux de mixité imposée (vidéo à partir de 8 min 20). L’un constate un état de fait, l’autre exhorte les Français à changer, à être plus tolérants.


Pour remédier à cette situation difficile, indique Arrêt sur images, Hugues Lagrange suggère de "découpler la mixité sociale et la mixité culturelle", c’est-à-dire de ne pas essayer d’envoyer des familles des classes moyennes européennes dans les quartiers sensibles, leur installation réussie lui semblant une utopie. Il propose plutôt, par exemple, le "maintien à proximité de la cité d’une élite d’origine maghrébine qui en est issue""susceptible de contribuer à maintenir la dynamique positive dans les familles qui ont des liens directs avec ces jeunes ménages".

Lagrange prône également un effort de valorisation des femmes africaines, clé de voûte de la réussite de leurs enfants en France : "Pour lutter contre l’autoritarisme patriarcale dont le premier danger est l’infériorisation de la femme, il faut accentuer le taux d’activité féminin dans les quartiers pauvres", propose-t-il dans France Soir.

Le débat est donc lancé autour du livre-événement de la rentrée, Le Déni des cultures, que les politiques ne devraient plus tarder à récupérer, dans un sens ou dans un autre.

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Voici mon analyse en quelques mots concis et directs.

On voit mal ce qui pourrait expliquer ici les différences de comportements chez l'être humain sinon les différences culturelles et sociales.
La population sénégalaise, nippone, maghrébine, juive ou française, de souche ou pas d'ailleurs; ayant eu la chance d'avoir eu accès à la culture avec un "C" ou un "c" sait mieux s'en sortir économiquement et elle sait aussi mieux se révolter pour aider voire protéger ceux qui en sont encore trop démunis en sachant décoder notamment les pièges nauséabonds du national populisme ou ceux des discours d'intox du gouvernement UMP actuel.

Et oui, il est fort compréhensible que l'humiliation, la ghettoïsation, la pauvreté, la stigmatisation ou pire la discrimination à l'embauche, le rejet, le racisme, l'antisémitisme et l'ignorance surtout; qui est une vraie fourbe manipulatrice, ennemie number one, à l'origine des pires maux comme des instincts les plus avilissants chez l'être humain tels que la peur de l'autre; engendrent violence et donc délinquance, quelle que soit l’ethnie dont on provient.

D'où ces statistiques qui ne veulent rien dire sauf nous pousser à nous poser une seule question:

Un vrai accès à la culture pour tous, enfin...c'est pour quand?!
L'enseignement public se doit, non pas de survivre comme il en prend la voie, mais d'être outillé d'un budget à la hauteur de sa mission d'intérêt général.

La liberté de la presse se doit d'être à la hauteur de toute vraie démocratie. Et elle résiste admirablement bien. Soutenons la encore et encore.

Alors, la lassitude de tant d'individus devant déjà gérer moults contraintes nées d'un système social, économique et politique corrompu en profondeur ne se transformera pas en indifférence, haine ou mépris.

Je vous livre ici un faux scoop, faux car déjà su, assumé et dit notamment dans les coulisses des hautes sphères mais cependant un vrai scoop.

50% des élus politiques, tous partis confondus, le sont pas intérêt personnel qu'il soit stimulé par la notoriété, l'égo, le sexe facile ou tout simplement par l'appât du gain.

50% des autres élus politiques, à l'image du Général de Gaulle, de François Mitterand, de Pierre Mendès France, de Simone Veil, de Michel Rocard ou encore de Raymond Barre le sont ou l'ont été par engagement profond caractérisé par une clairvoyance éclairée et guidée par une volonté d'agir dans l'intérêt de toutes & tous.

Vous n'êtes pas idiots ni haineux, juste las. Moi aussi.

Mais tout comme vous, je crois que l'avenir peut être bien meilleur.

Pour vous. Pour moi. Pour nous toutes & tous.

Soyons critiques et non crédules. Recoupons nos informations en allant aux différentes sources, y compris les plus opposées et/ou divergentes, et qui relatent avec une peinture si différente à chaque fois la réalité. Alors, nous apprendrons et saurons où est la vérité non instrumentalisée.

La vérité ne se force pas, la vérité est force. 

Un vrai accès à la culture pour tous, enfin...c'est pour quand?!
Une piste.

A méditer.
Cqfd.
Anne Verron


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