Comment les managers voient-ils leur profil évoluer dans les années à venir ? Selon l'étude qualité menée par Vincent Didecca, expert en management et leadership chez CSP, les managers devront replacer l'humain au cœur de l'aventure entrepreneuriale.
AH BON -PLACE EDGAR QUINET - AVRIL 2009
Les managers devront replacer l'humain au cœur de l'aventure
entrepreneuriale
entrepreneuriale
Publié le 07/09/2010
Comment les managers voient-ils leur profil évoluer dans les
années à venir ? Tel était le thème d’un focus qualité réalisé
par le groupe CSP. Vincent Dicecca, responsable de l’offre
management et leadership chez CSP, nous dévoile les
principales conclusions de cette étude.
Comment la crise a-t-elle impacté le rôle du manager ?
Dans un environnement turbulent et complexe, les équipes et les individus ont tendance à se
replier sur eux-mêmes. Cette réaction renforce le besoin de sécurité et de stabilité, tout en
générant du stress et de l’inefficacité. Les équipes se montrent en effet incapables
de trouver une énergie mobilisatrice. Elles souffrent d’une perte générale de repères et de
sens qui entraîne une paralysie de l’action. Dans un tel contexte, le manager devient le
premier repère, un point de référence. Mais comme l’anticipation se révèle un art de
plus en plus complexe, le manager ne peut plus aujourd’hui se contenter de piloter des
plans d’actions. Il doit être capable de mobiliser autour d’un cap et de redonner du sens,
tout en se tenant prêt à réagir à l’inconnu ou à l’aléatoire. Du coup, le mythe du chef
omniscient, porteur de la vision, des objectifs et du plan d’actions, en prend un sacré coup.
Le roi est nu en quelque sorte. Le manager seul ne peut plus faire grand-chose face à
cette complexité. C’est notamment pour cette raison qu’ils aimeraient avoir davantage de
soutien de la part de leur direction générale et du comité de direction. Ils ont en effet besoin
de retrouver une plus grande proximité entre les différents niveaux managériaux et ils ne veulent
plus attendre que la direction générale passe commande. Ils ont envie eux aussi de participer
à la construction et à la négociation.
replier sur eux-mêmes. Cette réaction renforce le besoin de sécurité et de stabilité, tout en
générant du stress et de l’inefficacité. Les équipes se montrent en effet incapables
de trouver une énergie mobilisatrice. Elles souffrent d’une perte générale de repères et de
sens qui entraîne une paralysie de l’action. Dans un tel contexte, le manager devient le
premier repère, un point de référence. Mais comme l’anticipation se révèle un art de
plus en plus complexe, le manager ne peut plus aujourd’hui se contenter de piloter des
plans d’actions. Il doit être capable de mobiliser autour d’un cap et de redonner du sens,
tout en se tenant prêt à réagir à l’inconnu ou à l’aléatoire. Du coup, le mythe du chef
omniscient, porteur de la vision, des objectifs et du plan d’actions, en prend un sacré coup.
Le roi est nu en quelque sorte. Le manager seul ne peut plus faire grand-chose face à
cette complexité. C’est notamment pour cette raison qu’ils aimeraient avoir davantage de
soutien de la part de leur direction générale et du comité de direction. Ils ont en effet besoin
de retrouver une plus grande proximité entre les différents niveaux managériaux et ils ne veulent
plus attendre que la direction générale passe commande. Ils ont envie eux aussi de participer
à la construction et à la négociation.
Quels seront les principaux enjeux pour les managers de demain ?
Les managers devront travailler leur capacité d’adaptation pour apprivoiser l’inattendu, être
plus agiles... Il leur faudra également développer une intelligence des situations pour bien guider
leurs actions. Ils devront en outre renforcer leurs attitudes relationnelles en se montrant
beaucoup plus ouverts aux autres, aux autres disciplines, à la diversité... Car en toile de fond,
il s’agira de replacer l’humain au cœur de l’aventure entrepreneuriale.
Le second grand enjeu sera de retrouver les vertus de la puissance du collectif.
Le management a pris ces dernières années une orientation très individuelle, sans pour
autant d’ailleurs prendre en compte les aspirations des uns et des autres.
Le dernier grand chantier sera celui de l’innovation, avec des managers qui devront être
capables de mobiliser l’esprit d’innovation de leurs équipes.
plus agiles... Il leur faudra également développer une intelligence des situations pour bien guider
leurs actions. Ils devront en outre renforcer leurs attitudes relationnelles en se montrant
beaucoup plus ouverts aux autres, aux autres disciplines, à la diversité... Car en toile de fond,
il s’agira de replacer l’humain au cœur de l’aventure entrepreneuriale.
Le second grand enjeu sera de retrouver les vertus de la puissance du collectif.
Le management a pris ces dernières années une orientation très individuelle, sans pour
autant d’ailleurs prendre en compte les aspirations des uns et des autres.
Le dernier grand chantier sera celui de l’innovation, avec des managers qui devront être
capables de mobiliser l’esprit d’innovation de leurs équipes.
Quid de l’obligation de résultats ?
Le modèle managérial actuel donne la priorité à la stabilité et aux résultats, en se focalisant
sur l’activité proprement dite. Demain, les managers devront aussi se préoccuper de
performance.Or, pour manager la performance, on ne peut pas se contenter de gérer
l’activité et les tableaux de bord, il faut réintégrer l’élément humain en évaluant les
individus à travers leurs compétences et leur motivation. S’ils y parviennent, les managers
seront confrontés du coup à un présent beaucoup plus contrôlable.
sur l’activité proprement dite. Demain, les managers devront aussi se préoccuper de
performance.Or, pour manager la performance, on ne peut pas se contenter de gérer
l’activité et les tableaux de bord, il faut réintégrer l’élément humain en évaluant les
individus à travers leurs compétences et leur motivation. S’ils y parviennent, les managers
seront confrontés du coup à un présent beaucoup plus contrôlable.
On parle beaucoup en ce moment de la génération Y. Cette dernière ne va-t-elle pas
imposer un nouveau mode de management ?
Quand je parlais tout à l’heure d’ouverture à la diversité, la génération Y en est une
imposer un nouveau mode de management ?
Quand je parlais tout à l’heure d’ouverture à la diversité, la génération Y en est une
variable. Les managers le reconnaissent volontiers : cette génération les bouscule parce
qu’elle refuse un modèle managérial basé sur le chef omniscient et un statut qui les
condamne à l’obéissance. Elle a envie elle aussi de contribuer activement au développement
de l’entreprise, et elle tient à avoir son mot à dire.
On devrait donc sous son impulsion s’éloigner petit à petit des organisations très
hiérarchisées pour se rapprocher de réseaux d’experts. Et si l’on réintègre l’élément humain,
l’un des grands enjeux sera le respect de l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Cette notion est en effet très importante pour les jeunes qui veulent un travail qui fasse sens,
dans lequel il trouve du plaisir, voire de l’enthousiasme, mais qui ne constitue plus leur
seul territoire de réalisation.
Au final, je pense que cette génération Y peut constituer une chance pour les managers car
tous ces jeunes sont habitués aux changements et à l’incertitude.
qu’elle refuse un modèle managérial basé sur le chef omniscient et un statut qui les
condamne à l’obéissance. Elle a envie elle aussi de contribuer activement au développement
de l’entreprise, et elle tient à avoir son mot à dire.
On devrait donc sous son impulsion s’éloigner petit à petit des organisations très
hiérarchisées pour se rapprocher de réseaux d’experts. Et si l’on réintègre l’élément humain,
l’un des grands enjeux sera le respect de l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Cette notion est en effet très importante pour les jeunes qui veulent un travail qui fasse sens,
dans lequel il trouve du plaisir, voire de l’enthousiasme, mais qui ne constitue plus leur
seul territoire de réalisation.
Au final, je pense que cette génération Y peut constituer une chance pour les managers car
tous ces jeunes sont habitués aux changements et à l’incertitude.
Propos recueillis par Yves Rivoal
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