Quel nouveau sens insuffler aujourd'hui dans l'entreprise ? Et pourquoi intituler cet article "Et le sens dans tout ça: l'appel du 18 Juin 2010"?
1. Parce que l'entreprise est le lieu "par excellence" de création des valeurs collectives qui façonnent l'individu & qu'elle a donc, suite logique, un fort impact sur la société.
2. Parce que le climat social en entreprise est déplorable quasi partout.
3. Parce que la crise sociale et économique nous rend toutes & tous perplexes et qu'aucune issue ne nous est véritablement proposée.
4. Parce que le binôme DG/DAF très soudé accroît la crise en ne misant que sur le capital financier, lui-même pourtant généré par la capital humain qui est géré par des DRH "esseulés" qui s'efforcent pourtant de chercher et de trouver enfin une vraie latitude d'action.
5. Je veux émettre une proposition en vous parlant d'une idée qui n'est pas nouvelle mais qui va faire du bruit. C'est en quelque sorte l'appel du 18 juin 2010. Ce dont je veux vous parler, c'est le nouveau sens à donner dans l'entreprise d'aujourd'hui et donc de demain.
Apport de Christophe Laval
Loin de moi l'idée d'imposer une grille de lecture ou des valeurs, je veux simplement, au travers d'un extrait de l'ouvrage de Christophe LAVAL, auteur visionnaire selon moi dont j'ai déjà maintes fois parlé, contribuer à mon niveau à nourrir notre réflexion sur le sens.
Oui, je sais, je suis pugnace car j'y crois vraiment, ayant aussi depuis quasi toujours confronté discours, théories, idéaux avec observations terrains et discours décalés, ou non justement.
Cette démarche intellectuelle de confrontation d'idées entre elles relayées par une véritable pratique terrain et un état d'esprit d'ouverture au débat constructif me caractérise dit-on et concourt à crédibiliser en un sens ce que j'avance ici .
Je cite donc Christophe LAVAL: La reconnaissance au travail est un thème peu abordé en Europe. Ou plus exactement, comme me le faisait remarquer tout récemment le DRH d'un groupe du CAC 40, "c'est un sujet, quand on l'évoque, sur l'importance duquel tout le monde semble s'accorder mais sans que la moindre suite concrète lui soit donnée". Et poursuivait-il : "c'est d'autant plus dommage qu'il y aurait un nombre incalculable de bénéfices réciproques à en tirer !"
On parle depuis très longtemps d'évaluation, de satisfaction, de rétribution ou on aborde plus récemment les thèmes de l'engagement et du bien-être, mais on parle trop peu de reconnaissance non monétaire qui est pourtant un des leviers de performance les plus puissants à la disposition des managers.
Au-delà des principes d'humanisme et de morale commune, il s'agit également de performance économique générée par la mobilisation de tous dans un environnement sain propice à l'efficacité commune.
Je cite donc Christophe LAVAL: La reconnaissance au travail est un thème peu abordé en Europe. Ou plus exactement, comme me le faisait remarquer tout récemment le DRH d'un groupe du CAC 40, "c'est un sujet, quand on l'évoque, sur l'importance duquel tout le monde semble s'accorder mais sans que la moindre suite concrète lui soit donnée". Et poursuivait-il : "c'est d'autant plus dommage qu'il y aurait un nombre incalculable de bénéfices réciproques à en tirer !"
On parle depuis très longtemps d'évaluation, de satisfaction, de rétribution ou on aborde plus récemment les thèmes de l'engagement et du bien-être, mais on parle trop peu de reconnaissance non monétaire qui est pourtant un des leviers de performance les plus puissants à la disposition des managers.
Au-delà des principes d'humanisme et de morale commune, il s'agit également de performance économique générée par la mobilisation de tous dans un environnement sain propice à l'efficacité commune.
Cet auteur_détonateur s'est basé sur des observations, des retours d'expériences et sur la capitalisation de 25 années de vie professionnelle comme DRH et DG dans des entreprises du CAC 40. Il a délibérément choisi de plaider, et moi avec, avec vous aussi peut-être, pour le développement d'une nouvelle pratique managériale, pour l'émergence d'un nouveau sens dans l'entreprise, et ce, en confrontant ses idées et son expérience de terrain en effectuant une enquête auprès d'une cinquantaine d'entreprises représentant cumulativement plus de 1,5 millions de salariés et en menant des entretiens qualitatifs auprès de dirigeants.
Et le sens dans tout ça, donc?
Un sens sur lequel tout le monde pourrait se mettre d'accord, indépendamment de ses intérêts car servant les intérêts de tous? Oui, de tous. Le voici, tout simple en apparence : la reconnaissance non monétaire dans le monde du travail.
Et le sens dans tout ça, donc?
Un sens sur lequel tout le monde pourrait se mettre d'accord, indépendamment de ses intérêts car servant les intérêts de tous? Oui, de tous. Le voici, tout simple en apparence : la reconnaissance non monétaire dans le monde du travail.
Chiffres à l'appui très nombreux dans son livre - je n'ai aucune commission sur la vente de cet ouvrage, je préfère le préciser, sourires -; il est démontré que le retour sur investissement est largement positif et que croissance, transformation et performance des organisations peuvent rimer avec mieux-être dans l'intérêt de tous. En matière de sens dans l'entreprise, il en est comme de la vie en général: l'argent ne fait pas tout.
Je sais trop bien l'argument_réflexe de certains qui argueront illico presto en brandissant le bouclier trop connu et devenu si vain que c'est utopiste.
Non.
Vous le savez, vous le sentez comme moi. Les temps changent. Les mentalités évoluent. Plus personne n'est dupe du décalage, criant et reconnu enfin aujourd'hui par tout le monde, entre les discours pétris de bonnes intentions qui ne sont pour la plupart que des discours vitrines, et les actes non concordant qui ne suivent hélas! vraiment pas.
Il s'agit ici de l'émergence d'un nouveau sens, d'un sens réconciliant l'être et l'avoir, d'un changement radical de la conception même du management voire des relations quotidiennes sur le terrain. Ce ne sont pas des paroles en l'air. Elles sont aussi issues de ma pratique professionnelle sur le terrain tous terrains, de votre pratique aussi peut-être, là où tout le monde ose parler, a osé me parler, oser vous parler aussi.
Les objections et les convictions
Vous savez aussi bien que moi que lorsqu'une idée, qui remet en cause les rapports directs, quotidiens, concrets entre l'ensemble du personnel, y compris les managers et bon nombre de PDG qui la plébiscitent eux aussi; lorsque cette idée est confrontée avec les directives d'en haut; cette idée est escamotée et désamorcée dans son contenu en la faisant passer pour utopiste donc sans impact.
Je ne suis pas initialement pour le changement via une révolution qui pourrait induire des violences à tous niveaux si l'air du temps n'était pas humé à temps et qui n'est pas que manifestation éphémère mais bien au contraire réalité et souhaits profonds de l'opinion. Non, je suis bien davantage pour un accompagnement du changement réel via la considération de toutes celles et tous ceux qui contribuent chaque jour aux CA des entreprises.
Toutes & tous sont dans leur grande majorité "à bout". Il y a urgence. Urgence à accompagner ce changement. Urgence à ne pas attendre que la grenade se dégoupille en faisant croire que "tout va bien". A ce sujet, je vous invite vivement à lire l'interview très instructif, éclairant, pas vraiment alarmiste, disons réaliste et alertant avec force sur le climat social très altéré des entreprises, du sociologue Michel Lallement réalisé très récemment par le journal "les Echos" que j'ai déjà publié sur mon blog; cliquez ici pour en prendre connaissance http://www.photographieshumanistesanneverron.com/2009/12/le-journal-les-echos-donne-la-parole-au.html
Une idée nouvelle, si elle remet non pas en cause mais simplement en question, et j'insiste sur le «en question», notre système capitaliste pour le faire évoluer, est qualifiée d'idéaliste et donc à classer vite fait bien fait dans «ne pas donner suite». Erreur, grave erreur lourde de conséquences.
Idée escamotée du coup, d'une pirouette qui se croit toute puissante, et pourtant idée étant paradoxalement puissamment ancrée et si ardemment souhaitée devenir réalité concrète par une grande majorité de la population, salariés, chômeurs, managers, DRH et DG.
Sachons réalistement suivre et accompagner l'évolution inéluctable du système.
La logique économique libérale pour ne pas "re-clasher", entre autres, en une énième crise financière n'a d'autre solution aujourd'hui que de respecter enfin l'humain, de reconnaître la singularité humaine de chacune et chacun au travers de cette approche innovante de management par la reconnaissance non monétaire; et ce surtout quand la reconnaissance monétaire est moins aisée.
Réconcilier ces deux parties pour les faire avancer de concert n'a jamais autant été d'actualité.
Le pouvoir et l'argent sont des moteurs puissants, la multitude de salariés, d'êtres humains désirant se faire entendre sont devenus aujourd'hui encore plus puissants. Et ce mouvement ne fait que commencer. Il va s'amplifier et s'amplifier jusqu'à ce qu'il obtienne ce qu'il souhaite.
Je ne suis en aucune façon une porte parole. Juste une femme de mon temps qui vit, réfléchit, lit, écoute, observe, rapporte, témoigne et qui agit aussi. Tout comme vous. Exprimer mes idées n'a rien d'incantatoire, je dirai même "tout commence souvent par là".
Ecoutons, débattons, ne faisons plus l'autruche, soyons courageux et audacieux.
En clair, il faudrait oser.
Oser quoi?
Un premier pas.
Je crois bien en avoir fait un : réconcilions, innovons et fédérons.
Enfin, il est plus que temps.
Anne Verron
Consultante RH & Communication, Sociologue, Stratégie & Conduite du Changement
Mots clés: Sens, Reconnaissance non monétaire, Climat social, Urgence, Révolution culturelle, Apolitique, Accompagnement du changement, DAF, DG, DRH, Pouvoirs et Pouvoir, Productivité, Lien social, Organisation, Opinion publique, Débat, Travail, Société
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