Nouvelle qui fait du bruit et qui étonne : selon le baromètre cadremploi et une étude menée rondement par l'ifop en janvier 2010, 66% des cadres seraient confiants dans l'avenir de leur poste. Tout en étant pleinement conscients des impacts de la crise, voire impactés eux-mêmes et tout aussi pessimistes sur l'avenir incertain du monde professionnel en général. Quoi? Comment? Pourquoi? En fait, selon l'analyse faite par l'auteur de l'article publié ci-dessous , l'hypothèse pas jolie jolie expliquant cet optimisme contradictoire serait que 1/ les cadres fonctionneraient "en mode égo_égo et mon égo je t'aime, je suis le plus fort et 2/ je me fiche royalement des autres traduction 3/ je fais l'autruche et je me gère comme un parfait warrior sans scrupule". Et voilà! Blindés, il sont. Se croyant omniscients et surpuissants, voire se dopant de pilules bleues en cachette, c'est le chacun pour soi. Le stress en entreprise? Et puis après? Ce sont les autres, pas moi, qui en souffriraient se disent-ils. Hélas! Ils en souffrent en fait déjà. En faisant du déni de réalité sur leur propre situation pro et sur les autres soi-disant "plus faibles". Attention. Ces warriors sont d'autant plus vulnérables car se croyant invincibles. Miser sur une confiance aveugle car euphorisante en ces troupes de cadres en béton faussement armé pour qu'ils soient la locomotive de l'entreprise, non. Rester vigilants et agir pour leur apprendre qu'ils risquent de clasher frontalement contre un mur insoupçonné, cad l'échec, inconnu chez eux et rendant tout rebond impossible alors ensuite après, oui. Ces statistiques sont des chiffres, manipulables et interprétables. Sachons anticiper pour mieux gérer le présent comme l'avenir de ces cadres qui sont via cet optimisme affiché aux dents longues si incohérent un indicateur de plus qui clignote sur l'urgence d'une réflexion globale sur un modèle d'organisation qui enfin, ne laissera personne, à plus ou moins court terme, sur le bord de la route. Action!
35ème CEREMONIE DES CESARS - AU FOUQUET'S - FEVRIER 2010
BAROMETRE CADREMPLOI/IFOP Janvier 2010
CADRES 2010 : " JE VAIS BIEN DONC TOUT VA BIEN ".
Oui, effectivement, les cadres ont retrouvé la banane. Heu-reux, qu'ils sont. Même pas peur. Leur boulot ?
66 % d'entre eux sont confiants dans l'avenir de leur poste, révèle la 4e vague de notre baromètre Cadremploi / Ifop. Mieux. Ceux de l'industrie, qui auraient pourtant quelques bonnes raisons de se faire du mouron, sont 70 % d'optimistes. Tous secteurs et tous métiers confondus, ils ont même repris goût à la mobilité et 42 % d'entre eux ont bel et bien envisagé de changer de boîte au cours des trois derniers mois. Un score en hausse de 11 points par rapport à la précédente étude, que nous avions réalisée en juin dernier.
Oui, effectivement, les cadres ont retrouvé la banane. Heu-reux, qu'ils sont. Même pas peur. Leur boulot ?
66 % d'entre eux sont confiants dans l'avenir de leur poste, révèle la 4e vague de notre baromètre Cadremploi / Ifop. Mieux. Ceux de l'industrie, qui auraient pourtant quelques bonnes raisons de se faire du mouron, sont 70 % d'optimistes. Tous secteurs et tous métiers confondus, ils ont même repris goût à la mobilité et 42 % d'entre eux ont bel et bien envisagé de changer de boîte au cours des trois derniers mois. Un score en hausse de 11 points par rapport à la précédente étude, que nous avions réalisée en juin dernier.
Alors, n'en croyant pas nos tableaux Excel, on s'en est allé leur parler de la crise. Vous savez ce truc qui booste les scores du Pole emploi.
Et c'est à ce moment là qu'est apparu devant nos yeux ébahis, un drôle de mutant schizophrène, un docteur cadre youplaboum et un mister citoyen sinistrose.
Car à chaque question sur la situation générale de l'économie nationale, ils sont comme vous et moi (surtout moi) : super pessimistes. Et ce, dans les mêmes proportions que leur optimisme : deux tiers des sondés voient l'avenir du pays en gris anthracite. En poussant plus loin et en tentant de vérifier ce dédoublement de personnalité, on s'est tout de même aperçu qu'ils étaient parfaitement conscients de l'impact de la fameuse crise sur leur propre boulot. Leurs relations hiérarchiques se sont détériorées, tout comme l'ambiance générale de travail.
Et c'est à ce moment là qu'est apparu devant nos yeux ébahis, un drôle de mutant schizophrène, un docteur cadre youplaboum et un mister citoyen sinistrose.
Car à chaque question sur la situation générale de l'économie nationale, ils sont comme vous et moi (surtout moi) : super pessimistes. Et ce, dans les mêmes proportions que leur optimisme : deux tiers des sondés voient l'avenir du pays en gris anthracite. En poussant plus loin et en tentant de vérifier ce dédoublement de personnalité, on s'est tout de même aperçu qu'ils étaient parfaitement conscients de l'impact de la fameuse crise sur leur propre boulot. Leurs relations hiérarchiques se sont détériorées, tout comme l'ambiance générale de travail.
La même question nous reste donc sur les bras : pourquoi ? Pourquoi cet optimiste forcené et limité à leur seul personne ? Et si cette réaction était celle de survivants ? De soldats qui ont tout encaissé depuis des années et en particulier l'année passée et qui se sont tellement blindés qu'ils ne risquent plus rien. Il faut dire qu'ils ont été sur-entrainés à coup de formations en « développement personnel », que leur salaire a été individualisé pour s'assurer de leur motivation au combat, au point que le narcissisme professionnel fait partie de leur ADN.
Les faibles auraient été emportés par la crise, ne resteraient que les warriors. Une façon de penser le monde du travail tout en « isme » (individualisme et bellicisme) développée et encouragée par les grandes écoles depuis une trentaine d'années. Lesquelles grandes écoles ont formé des bataillons de cadres aujourd'hui aux affaires. Un état d'esprit du quitte ou double : soit il permet à ceux qui en sont imprégnés de traverser la tempête sans (trop) d'encombres, soit il fait des dégâts d'autant plus considérables que ceux qui subissent la tempête n'ont, à aucun moment, envisagé l'échec. Réponse après la crise. Pas tout de suite, donc.
Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr - 25 janvier 2010
Les faibles auraient été emportés par la crise, ne resteraient que les warriors. Une façon de penser le monde du travail tout en « isme » (individualisme et bellicisme) développée et encouragée par les grandes écoles depuis une trentaine d'années. Lesquelles grandes écoles ont formé des bataillons de cadres aujourd'hui aux affaires. Un état d'esprit du quitte ou double : soit il permet à ceux qui en sont imprégnés de traverser la tempête sans (trop) d'encombres, soit il fait des dégâts d'autant plus considérables que ceux qui subissent la tempête n'ont, à aucun moment, envisagé l'échec. Réponse après la crise. Pas tout de suite, donc.
Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr - 25 janvier 2010
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