Sabine Weiss vit et travaille à Paris. Elle a dit : « Mes photographies expriment un certain amour que j'ai pour la vie ».Ses oeuvres? Cliquez ici.



Source : Wikipédia
Sabine Weiss (Sabine Weber, jusqu'à son mariage avec le peintre Hugh Weiss), née en 1924 à Saint-Gingolph est une photographe d'origine suissenaturalisée française qui peut être rattachée au courant de la photographie humaniste.

Biographie [modifier]

Attirée très jeune par la photographie, elle commence à photographier à l’age de 12 ans avec un appareil photo acheté avec son argent de poche. Son père la soutient dans son choix, et elle apprend plus tard la technique photographique, de 1942 à 1945, auprès d’un photographe de studio à Genève : Frédéric Boissonnas.
Elle obtient son diplôme de photographe et ouvre son atelier personnel avant de partir s’installer définitivement à Paris en 1946. Elle devient alors, à 22 ans, l’assistante du célèbre photographe de mode Willy Maywald : « Quand je suis venue à Paris, j'ai pu travailler chez Maywald à qui un ami m'avait recommandée. J'y ai travaillé dans des conditions inimaginables aujourd'hui, mais avec lui j'ai compris l'importance de la lumière naturelle. La lumière naturelle comme source d'émotion ».
Elle travaille alors dans des secteurs variés : passionnée de musique, elle fixe les visages de grands noms de la musique (Igor Stravinski, Benjamin Britten,Francis Scott Fitzgerald, Pablo Casals, Stan Getz…) mais aussi ceux de la littérature, de l’art, etc. (Fernand Léger, Pougny, Alberto Giacometti, Robert Rauschenberg, Jan Voss, Jean Dubuffet…) ; elle collabore également à plusieurs revues et journaux connus en Amérique et en Europe pour des commandes publicitaires et de presse (Vogue, Match, Life, Time, Town and Country, Holiday, Newsweek, etc.). Enfin elle parcourt le monde en tant que photojournaliste, et en rapporte de nombreux clichés.
À partir de 1950, elle est représentée par l’agence Rapho, première agence de presse française gérant entre autres le travail de Robert Doisneau (qui lui propose de rentrer dans l’agence après une rencontre dans le bureau du directeur de Vogue), Willy Ronis, Édouard Boubat… Elle se marie la même année avec le peintre américain Hugh Weiss, rencontré lors d’un voyage en Italie quelques temps auparavant, et se lie d’amitié avec des personnalités du milieu artistique comme Jean Cocteau, Maurice Utrillo, Georges Rouault, et Jacques Henri Lartigue. Avec ce dernier elle partage l’amour de l’humanité et le goût pour les visions intimes de la vie.
Malgré ses succès et la publication d’une quinzaine d’ouvrages dont 100 photos de Sabine Weiss pour la liberté de la presse par RSF en 2007, Sabine Weiss reste une personnalité discrète et peu connue du grand public.
Sabine Weiss est officier dans l'Ordre des Arts et des Lettres depuis 1999 (Chevalier en 1987).

Analyse de son œuvre [modifier]

Son travail personnel est attaché à la vie dans son quotidien, aux émotions et aux gens. Il mêle habilement poésie et observation sociale, c’est pour cette raison que l’on rattache son œuvre au courant de la photographie dite « humaniste » : « Lumière, geste, regard, mouvement, silence, repos, rigueur, détente, je voudrais tout incorporer dans cet instant pour que s'exprime avec un minimum de moyen l'essentiel de l'homme. », « Mes photos (…) expriment un certain amour que j'ai pour la vie ».
Sabine Weiss, comme le photographe Bernard Plossu, récuse le statut d'artiste. Son but est de témoigner plutôt que de créer : - « Je témoignais, je pensais qu'une photo forte devait nous raconter une particularité de la condition humaine. J'ai toujours senti le besoin de dénoncer avec mes photos, les injustices que l'on rencontre. » - « Je n'aime pas les choses très éclatantes mais plutôt la sobriété… il ne s'agit pas d'aimer bien, il faut être ému. L'amour des gens, c'est beau. C'est grave, il y a une profondeur terrible. Il faut dépasser l'anecdote, dégager le calice, le recueillement. Je photographie pour conserver l'éphémère, fixer le hasard, garder en image ce qui va disparaître : gestes, attitudes, objets qui sont des témoignages de notre passage. L'appareil les ramasse, les fige au moment même où ils disparaissent ».
La photographe utilise essentiellement le noir et blanc, et axe sa recherche sur un cadrage précis, une certaine qualité de lumière, des ambiances… Elle fait de la photographie un art de vivre, en arpentant les rues de Paris, souvent la nuit, pour trouver des sujets variés mais toujours proche de l’homme dans ses moments universels : scènes de rue, solitudes, enfants, croyances, figures humaines dans le brouillard, fugacité d’une émotion… On retrouve dans sa production beaucoup d’enfants, de vieillards, de sourires de stars… tous reliés par une caractéristique commune de spontanéité et simplicité : « J'aime beaucoup ce dialogue constant entre moi, mon appareil et mon sujet, ce qui me différencie de certains autres photographes qui ne cherchent pas ce dialogue et qui préfèrent se distancier de leur sujet ».

J'ai envie d'ajouter ici un commentaire personnel. Allez donc visionner le reportage consacré à l'exposition de ses oeuvres à Rennes en Septembre 2009, que vous trouverez dans ses références en fin de cet article. Cette grande dame, modeste et non moins talentueuse,  déclare que dans chaque photographie qu'elle prend, il y a toujours une part de hasard. Hasard ? Ou inspiration venue d'on ne sait pas trop où...Des gens, de la Vie. De l'Amour de l'Humain, certainement. Et aussi, et ce ne serait pas contradictoire, peut-être après tout pourquoi pas par un grand guide discret et bienveillant ? Mais on ne sait rien. On sait juste que ces photographes inspirés aiment les gens et ils savent nous le montrer avec bonheur. Merci.

Collections [modifier]

Ses photographies font aujourd’hui partie de collections prestigieuses :
En 1955, Edward Steichen choisit trois de ses photographies pour l'exposition The Family of Man.
Lors d’une vente aux enchères en 2005, une de ses photographies, « la sortie du metro », est adjugée 11 500 €.

Publications [modifier]

  • 1962 J'aime le théâtre, Editions Rencontres, Suisse.
  • 1969 Une semaine de la vie de Daniel, Editions Mac Millain, USA.
  • 1978 En passant, Editions Contrejour, France.
  • 1982 Marchés et Foires de Paris, Editions ACE, France
  • 1989 Intimes convictions,par Claude Nori, Editions Contrejour, France
  • 1992 Hadad, Peintres, Editions Cercle d'Art
  • 1992 Vu à Pontoise, Editions municipales
  • 1995 La Réunion, Editions de la galerie Vincent, Saint Pierre
  • 1996 Bulgarie, Editions Fata Morgana
  • 1997 Giacometti, Editions Fata Morgana
  • 1997 Des enfants, texte de Marie Nimier, Editions Hazan, ISBN 2-85025-574-2
  • 2000 Poussettes, charrettes et roulettes, musée de Bièvres
  • 2000 André Breton, texte de Julien Gracq, Edition Fata Morgana
  • 2003 Sabine Weiss soixante ans de photographie, par Jean Vautrin et Sabine Weiss aux Editions de La Martinière.
  • 2004 Claudia de Medici par Sabine Weiss
  • 2006 Musiciens des villes et des campagnes par Sabine Weiss, Gabriel Bauret, et Ingrid Jurzak
  • 2007 See and Feel , aux Editions ABP (Pays-Bas).

Bibliographie [modifier]

Décorations [modifier]

Références [modifier]


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